Les captations de l'hypermédia
Fondamental : La captation de l'utilisateur par l'hypermédia
Ce qui fait le potentiel de l’hypermédia, c'est la captation de l'utilisateur à travers des interactions. Il y a deux façons de capter l'utilisateur : émotionnellement et cognitivement. La rencontre entre l'utilisateur et l'hypermédia est appelée « Fantics »
(Nelson, p. 319). C'est l'art et la science de véhiculer des idées, à la fois cognitivement et émotionnellement. Il s'agit donc de toujours considérer la structure explicite du média et les sentiments provoqués par celle-ci.
La captation émotionnelle ou l'importance du design de l'hypermédia
Faire l'expérience d'un ordinateur, c'est faire l'expérience de médias. Une attention particulière doit donc être portée au design de ces médias pour capter émotionnellement l'utilisateur. Il y a donc tout un travail dédié à la présentation de l'information aux utilisateurs. L’hypermédia doit être une présentation écrite, dessinée, designée et éditée par des auteurs, des dessinateurs, des designers et des éditeurs. Nelson est issu d'un milieu artistique qui l'a probablement incité à vouloir soigner les interfaces Homme - Machine.
La captation cognitive ou l'importance de la structure de l'hypermédia
Pour capter cognitivement l'utilisateur, il faut que l’hypermédia suive son cheminement intellectuel. Typiquement, les CAI[1] séquentiels ne suivent pas le cheminement intellectuel des étudiants. L'homme naît libre. Les parcours séquentiels ne lui conviennent donc pas. L'homme a besoin d'aller vers ce qui l’intéresse en naviguant, en découvrant par lui-même. Sa pensée est un tissage d’idées. L’hypermédia assure cette liberté de mouvement via un certain nombre de procédés techniques. Quels sont ces procédés techniques ?
Ce qui suit est une liste de concepts en ingénierie documentaire qui fondent l'hypermédia. Ces concepts sont initialement implémentés dans le projet Xanadu.
Fondamental : Lien Hypertexte
Le lien hypertexte fonde l’hypermédia car il s'oppose au mode d'écriture séquentielle. Dans l’hypermédia, un document numérique est composé de différentes parties connectées par des liens. Ces liens sont appelés liens hypertextes. Il s'agit d'un saut vers une présentation totalement nouvelle sur l'écran. Ce concept structure aujourd'hui le WWW[2].
Remarque : Hyper
Étymologiquement, « hypertexte » signifie dépasser les contraintes de la linéarité du texte écrit. Lorsque l'information n'est pas uniquement textuelle, on parle d’hypermédia. D’après Bachimont, la linéarité n'est pas qu'une contrainte, c'est un « sens »
. Un hypertexte est alors un hypotexte qui appauvrit avant de libérer.
Fondamental : Transclusion
 | La transclusion est également un concept fondateur de l'hypermédia qui garantit une lecture et une écriture non séquentielles. Il s'agit d'inclure dans un document des morceaux d'autres documents, en utilisant le lien hypertexte. Lorsqu'un document est ouvert, toutes les transclusions de ce document se font automatiquement. C'est-à-dire que le résultat obtenu est un unique document bien qu'il soit composé d'un assemblage de parties de documents provenant de l'extérieur. |
Fondamental : Conclusion
Nelson commence par établir des paradoxes concernant la relation entre l'homme et l'ordinateur. Il s'attache ensuite à définir le potentiel des ordinateurs, leur faculté à interagir avec l'utilisateur grâce à l’hypermédia. L’hypermédia capte l'utilisateur émotionnellement par son interface et cognitivement par sa structure. Il est donc un parfait Fantics. C'est un média mufti-dimensionnel, propice aux interactions avec les utilisateurs et à l'élévation de la connaissance.
