Liste de citations
« J'ai entrepris une nouvelle étude des différences entre les sociétés qui ont et celles qui n'ont pas l'écriture, avec l'espoir de pousser plus loin l'analyse des effets de l'écriture sur les “modes de pensée” (ou les processus cognitifs) »
(
Goody, 1977 : p31[1])
L'auteur expose ses motivations dès la préface de son œuvre.
« La question n'est pas de trouver une frontière (ndlr : entre pensée et langage), mais de déterminer quelle extension des activités cognitives le langage permet et encourage. »
L'objectif de Goody est plus fin qu'une simple opposition, et il souhaite une fois encore sortir d'une vision binaire de l'analyse. Son but est de mettre en exergue les liens entre ces modes d'expression au niveau des modes de pensées.
« La communication dans les sociétés sans écriture se caractérise par sa capacité à absorber les apports individuels et à les fondre dans un ensemble de coutumes »
(
Goody, 1977 : p73[1])
La création individuelle dans les sociétés sans écriture est difficile à évaluer.
« Plus précisément, l'écriture, surtout l'écriture alphabétique, rendit possible une nouvelle façon d'examiner le discours grâce à la forme semi-permanente qu'elle donnait au message oral. Ce moyen d'inspection du discours permit d'accroître le champ de l'activité critique, favorisa la rationalité, l'attitude sceptique, la pensée logique. »
(
Goody, 1977 : p86-87[1])
L'écriture, en tant que stockage visuel, permet la manipulation et la critique de l'information.
« Mais le présupposé généralement admis, à savoir que l'écriture reproduit la parole, appelle une rectification importante, car l'écriture transforme nettement et de plusieurs manières la nature même de la pratique du langage. »
(
Goody, 1977 : p143[1])
Le passage du parlé à l'écrit est un changement qui n'entraîne pas simplement une transposition du langage parlé, mais bien la création d'une nouvelle langue.
« C'est une manière, fixée par convention, d'énoncer des formes abstraites ; il s'agit en fait, dans une large mesure, de forme graphique que le plus souvent on ne prononce pas ou qui sont imprononçable ; elles n'ont qu'un rapport lointain avec le langage parlé ordinaire et même avec le langage ordinaire ou savant. »
(
Goody, 1977 : p198[1])
La formule est l'ultime procédé écrit suivant la liste et le tableau qui prouve le niveau d'abstraction que permet l'écriture.
