Problématique : Motivations et contexte d'usage

Industrialisation : réduction des coûts et contrôle qualité

L'objectif d'une chaîne éditoriale numérique est d'instrumenter l'industrialisation d'une production documentaire. On retiendra dans le concept d'industrialisation les notions de :

  • Massification : être capable de produire de grands volumes (plusieurs milliers de pages), malgré la rareté de compétences techniques (comme la capacité à mettre correctement en forme un document selon les canons du contexte et du support).

  • Économie d'échelle : être capable de réduire les coûts de production et de maintenance

  • Contrôle qualité : être capable d'assurer a priori un niveau de qualité requis (homogénéité, respect de règles éditoriales, graphiques, métiers, accessibilité, etc.)

On peut faire le parallèle de ce point de vue entre une chaîne éditoriale est une chaîne de production de produits manufacturés : l'objectif est de rationaliser pour massifier. L'approche s'oppose à une approche artisanale ou artistique (principe de l'œuvre unique).

Les limites du paradigme de la bureautique

La bureautique a permis la démocratisation de l'usage du numérique pour les pratiques documentaires, en rendant accessible les outils à tous. Mais dans son instrumentation, elle s'est majoritairement limitée à calquer les pratiques antérieures au numérique (comme la machine à écrire), en les améliorant, mais sans les repenser. Les raisons étant essentiellement opérationnelles, cette approche promettant de toucher le plus grand nombre le plus rapidement.

L'approche bureautique n'apporte pas une satisfaction universelle pour la production de document en masse [...]. C'est ce constat qui est un des principaux facteurs de la motivation pour un public exigent de chercher une alternative à la bureautique dans leurs cas d'usage (http://fr.wikipedia.org/wiki/Cha%C3%AEne_%C3%A9ditoriale).

La chaîne éditoriale propose de changer le paradigme fondateur, et plutôt que de copier les pratiques antérieures, elle propose une approche originale en symbiose avec les principes du numérique. Après l'objectif quantitatif atteint par la bureautique, l'enjeu est de remettre en avant des considérations qualitatives qui commencent à faire défaut dans les usages.

La séparation des métiers

Traditionnellement la production documentaire fait appel à plusieurs métiers (auteur, rédacteur, correcteur, éditeur, diffuseur, etc.). L'outil informatique, en facilitant certaines tâches (correcteurs orthographiques, outils simplifiés de mise en page, etc.), a tendu à fusionner tous les métiers en un seul « auteur-rédacteur-éditeur ». Mais, au delà de l'aspect technique, ces métiers sous-tendent des compétences qui font en général défaut à l'auteur (savoir écrire n'est pas savoir éditer), et la conséquence en est une dégradation importante des publications réalisées par les éditeurs « amateurs » que nous sommes (presque) tous.

L'objectif poursuivi par la chaîne éditoriale est de réintroduire ces métiers, en réorganisant une chaîne de production ou chaque compétence est mise à profit pour ce qu'elle est.

Une chaîne éditoriale numérique [..] est un outil ou une suite d'outils permettant d'accompagner un processus éditorial depuis l'écriture jusqu'à la publication finale. À l'inverse de la bureautique (qui fusionne l'ensemble des étapes du processus), la chaîne éditoriale les maintient séparées dans l'objectif d'offrir l'environnement le plus adéquat pour chaque type de tâche ( Scenari, la chaîne éditoriale libre[1]).

Fondamental

Ainsi la chaîne éditoriale vise d'une part à rompre avec les techniques traditionnelles de production prolongées par la bureautique, et d'autre part à réhabiliter les processus professionnels de production éditoriaux, mis à mal par la bureautique.