Concepts : low-technicisation

La technique n'est pas neutre (ça ne dépend pas)

« J'entends encore par là qu'il est impossible de dissocier ces facteurs, de façon à obtenir une technique purement bonne et qu'il ne dépend absolument pas de l'usage que nous faisons de l'outillage technique d'avoir des résultats exclusivement bons. »

Ellul, 1965[1]

Complément

Les objets techniques ne sont pas neutres au sens ou nous pourrions décider de systématiquement les utiliser à bon escient.

On peut caresser avec un marteau, mais si on dispose du marteau, on frappera à un moment ou à un autre avec (un clou ici, un crâne là).

Il est possible de faire des choix sociétaux

  • Au niveau de collectifs locaux

    Exemple : gestion de l'agriculture sur Tikopia (île du pacifique) vers 1600 : décision collective de tuer tous les porcs de l'île, non rentables (5kg de légumes consommés pour 500g de porc)

  • Au niveau de l'état centralisé

    Exemple : Gestion du bois au Japon au XVIIIe : réglementation de l'usage par le shogun (jusque dans le détail de quel bois peut-être utilisé pour quel usage)

Diamond, 2005[2]

Thèse TAC : la technique façonne l'humain autant que l'humain façonne la technique

  • Il n'y a pas d'humain sans technique

  • L'intelligence humaine s'exerce via la manipulation d'outils et de supports

  • La science est un produit de la technique

Steiner, 2010[3]

Rediriger l'invention et l'innovation afin de créer des outils plus soutenables et plus conviviaux

Définition de la low-technicisation

La low-technicisation est un processus consistant à rediriger l'invention et l'innovation pour négocier le spectre fonctionnel et la complexité technique des objets afin de créer des outils plus soutenables et plus conviviaux.

Convivialité : Que l'on peut utiliser aussi souvent ou aussi rarement qu'on le désire, en respectant les autres

« L'outil est convivial dans la mesure où chacun peut l'utiliser, sans difficulté, aussi souvent ou aussi rarement qu'il le désire, à des fins qu'il détermine lui-même. »

Illich, 1973[4]

Soutenabilité : Que l'on peut construire, utiliser, réparer, détruire dans le respect des limites planétaires

« Une voiture Low-Tech serait [de son] côté bridée à 90 km/h, composée d’éléments facilement réparables et remplaçables, consommant le minimum possible, pour cela d’un poids réduit et utilisée dans un contexte encadré socialement, en système d’auto-partage convivial et en synergie avec d’autres modes, dans un monde où les flux et les mobilités seraient réduits. »

Abrassart et al., 2020[5]