Contexte : low-technicisation versus techno-solutionnisme

Positionnement de la low-technicisation

Interprétation des scénarios Ademe 2022 sur l'axe low-technicisation / techno-solutionnisme

Quel est le problème avec le techno-solutionnisme ?

On résout un problème avec la bonne volonté de faire plus efficacement, d'économiser de le pénibilité humaine, d'améliorer un rendement... mais :

  • on ne discute pas de ce qu'on fait et pourquoi (remise en cause sociétale de la fonction rendue),

  • on réduit la mesure d'impact de ce qu'on fait aux quelques critères sur lesquels on a cherché à agir (vitesse, coût...).

Le techno-solutionnisme s'accorde à optimiser tout en cherchant à faire croître les besoins

Hubris : croissance et progrès
  • Les effets environnementaux indirects : les effets indirects désignent une grande variété d'effets qui peuvent être positifs et/ou négatifs d'un point de vue environnemental (Roussilhe, 2022[1]), ils ne sont pas (ou mal) pris en compte par les démarches centrées sur l'optimisation.

    • Effet rebond (paradoxe de Jevons) : les bénéfices technologiques de l'optimisation sont "réinvestis" par l'industrie capitaliste dans la création fonctionnelle (création de nouveaux besoins).

    • Exemple : en améliorant le rendement d'une machine on diminue son impact marginal mais on multiplie l'usage de ce type de machine ce qui conduit à l'augmentation du coût global.

    • Exemple : le développement de la voiture individuelle affaiblit les solutions collectives comme le train, ce qui rend la solution moins efficace à son tour (cercle vicieux).

  • Il est nécessaire de questionner les modèles socio-économiques induits par les horizons techniques ouverts (effets de troisième ordre).

    • On "trouvant des solutions" on maintient des modes de fonctionnements qui peuvent être problématiques par ailleurs.

    • Exemple : la publicité est problématique en elle-même car par définition elle a pour objet de créer de nouveaux besoins, donc de consommer des ressources non nécessaires.

  • La complexité : Les problèmes sont complexes, systémiques, long-terme, planétaires ; les "solutions" sont réductrices, elles ne peuvent englober tous les paramètres, donc on a des "surprises". Optimiser sur tous les plans est difficile (voire impossible).

    • Objet qui qui consomme moins ou différemment (sans rejet de CO2 pendant l'usage, comme la voiture électrique par exemple), mais dont il faut pouvoir rembourser la "la dette de carbone" (ce que coûte le remplacement, puis la destruction).

    • On parle beaucoup aujourd'hui du coût "carbone", de dé-carbonner, mais il y a d'autres coûts environnementaux aussi importants (limites planétaires) avec des rétro-actions systémiques (l'affaiblissement d'un paramètre entraîner la baisse d'autres paramètres).

    • Exemple : un objet électronique qui consomme moins va coûter des minerais, de l'eau, de la biodiversité, il est difficile de comparer un gain carbone avec une perte biodiversité.

La low-technicisation est une proposition alternative au techno-solutionnisme