Les limites de l'approche sémiotique
L'enregistrement orthothétique numérique est impossible
Parce que le contenu numérique est toujours calculé (« il a été manipulé »
), ce que l'on lit n'est jamais ce qui a été écrit.
La simulation de l'enregistrement orthothétique est une falsification
L'approche consistant a simuler une orthothéticité masque le fonctionnement réel de la machine. Si les algorithmes sont suffisamment robustes cela n'aura pas de conséquence pratique, mais si au contraire une faille s'immisce cela entraîne l'incompréhension de l'utilisateur.
C'est une sous-utilisation de l'informatique
Si l'usage du support numérique reste limité au codage et décodage orthothétique de l'information, les potentialités du calcul, le propre du numérique, sont sous-utilisées.
Exemple : Photocopieuse numérique
Une approche exclusivement sémiotique équivaudrait au champ fonctionnel d'une photocopieuse, sans la certitude de la conformité de la copie à l'original fournie par la photocopieuse.
Complément : De la numérisation à l'informatisation
La question se pose donc de l'opérationnalisation, au sens du calcul, de connaissances en langue naturelle : Comment manipuler par des algorithmes des informations codées orthothétiquement ?
« [...] le formalisme comme principe de modélisation n'est plus tenable. En revanche, le formalisme comme principe d'effectivité reste indispensable
(Bachimont 1996)[1]
»
L'enjeu est donc d'enrichir le codage orthétique pour lui ajouter des propriétés qui seront exploitables par le calcul.
Bachimont parle d'informatisation, comme état supérieur de la numérisation, du point de vue de la manipulation calculatoire (Bachimont, 2004)[2].
Complément : La désorientation
L'impossibilité de l'enregistrement orthothétique et le calcul comme principe de manipulation conduisent à une perte de référence (in-vérifiabilité théorique de ce que suis je en train de lire) avec comme conséquence potentielle la désorientation du lecteur. Une informatique documentaire se doit donc de prendre acte de cet état de fait pour l'intégrer dans sa réflexion et ses instrumentations.