Les réponses aux interventions

On a vu qu'il faut entre 8 et 18HL et une couleur cinquième pour une intervention au palier de 1 en Majeure.

Aussi il faut entre 7/8 et 12HLD pour un soutien simple, avec des points « utiles ».

Avec des mains de 13HLD, le partenaire demanderait la manche en face d'une ouverture, étant certain des 27HLD de son camp.

Il pourrait sembler naturel de faire une enchère au palier de 3.

Cependant, avec une intervention minimale, cette enchère aurait l’inconvénient de jouer des contrats trop élevés. Aussi, un moyen conventionnel permet de jouer au palier de deux dans cette situation. Il consiste à utiliser la couleur d’ouverture au palier de 2. Cette enchère porte le nom de « cue-bid ».

Inventaire des séquences avec cue-bid sur une ouverture en Sud :

Les réponses de l'intervenant sont alors simples :

• retour au palier de 2 en Majeure : je suis intervenu avec 8/12HL

• annonce de la manche au palier de 4 : j'ai au moins 13HL.

Le contrat de sacrifice

On a vu précédemment le principe du contrat de sacrifice qui consiste à déclarer un contrat avec peu de chance de réussite mais qui enlève au camp adverse la possibilité de réaliser le sien.

Par exemple Nord-Sud gagne la manche à Cœur avec dix levées. Ce qui lui rapporte 620 points.

Si les Est-Ouest jouent le contrat de 4♠, ils ne vont chuter que d'une seule levée. Même contré, ceci rapporte seulement 100 points au camp Nord-Sud.

Loi des atouts

Comment le camp Est-Ouest peut-il déclarer le contrat de 4♠ ?

En se référant une loi appelée « loi des atouts ».

Cette loi statistique indique qu'un camp peut demander un contrat dont le nombre de levées est égal au nombre d'atouts dont il dispose.

Ainsi avec dix cartes, un camp peuvent demander dix levées sans trop se soucier de la réussite du contrat :

• Si le contrat gagne, tant mieux.

• Si le contrat chute, même contré, on constatera très souvent que le coût de la chute sera inférieur aux gains que l'autre camp aurait pu réaliser en gagnant son contrat.

Pratiquement, on peut dire qu'en réponse à une intervention au palier de un, avec une force inférieure à 13HLD, le partenaire le soutiendra :

• au palier de trois avec quatre atouts.

• au palier de quatre avec cinq atouts.

On constate que ces soutiens qui suivent la loi des atouts, se font avec des mains largement inférieures à dix points H.

Ainsi, Ouest qui ne possède que cinq points H, pourra demander 3♠ ou 4♠, enchère d'autant plus efficace étant donné :

• que le camp est en situation de vulnérabilité favorable (vert / rouge).

• qu'il est singleton dans la couleur adverse.

• qu'il n'y a pas d' honneurs "perdus" dans la couleur des adversaires ...

Application de la loi des atouts par l'intervenant

De la même façon, si Ouest est intervenu à 1♠, Il peut tenir compte du nombre d'atouts promis par son partenaire pour surenchérir à son tour.

Aussi, s'il a six cartes à Pique et que son partenaire lui a en promis quatre, sûr des dix cartes du camp, il peut demander 4♠.

Comme l'intervention ne garantit pas les points d'ouverture, les réponses sont décalées :

• La zone 1SA va de 8 à 12H.

• Celle de 2SA va de 13 à 14H.

Il va sans dire que l'enchère à Sans-atout dénie le fit et qu'elle nécessite un arrêt de la couleur d'ouverture, surtout s'il s'agit d'une majeure.

On pourra demander la manche à partir d'une quinzaine de points, surtout avec un complément d'honneur dans la couleur de l'intervention.

Les interventions au palier de deux visent les mêmes objectifs qu'au palier de un (gagner une manche, gêner le camp adverse, déclarer un contrat de sacrifice).

On doit quand même faire la distinction entre les interventions en mineure et en majeure.

C'est vers la manche à Sans-atout que se portent les espoirs de manche en mineure.