Les trois vies de Jack Goody
Complément : Les trois vies de Jack Goody
Jack Goody, né en 1919, entame des études de littérature à Cambridge. La guerre le surprend.
1939-1945 : un périple de soldat
Engagé dans l'armée britannique, il est cantonné à Chypre, puis transféré en Égypte. Fait prisonnier à Tobrouk, il est interné en Italie. Il s'évade en 1943, est capturé et envoyé en Allemagne, où il est prisonnier jusqu'en 1945. Durant ce périple, marqué par la Méditerranée, il s'intéresse à l'anthropologie.
1946-1973 : le terrain et l'Afrique
Démobilisé, J. Goody reprend ses études à Cambridge. Diplômé en littérature, il se marie et enseigne. Puis il suit Edward E. Evans-Pritchard à Oxford, et rencontre Meyer Fortes, qui l'oriente vers l'Afrique. Il part en mission au Ghana en 1950, où il fera des séjours durant quatre ans. En 1954, il est maître de conférences à Cambridge. Il publie des travaux sur la sociologie, les rites et l'histoire du Ghana, et sur divers thèmes (parenté, inceste...). En 1963, il rédige avec Ian Watts un article sur les « Conséquences de la littéracie », qui devient l'un de ses sujets de recherche.
1973-2010 : l'anthropologue des civilisations
En 1973, J. Goody est nommé professeur à Cambridge. Durant les 37 années suivantes, il développe les études d'anthropologie comparative qui font sa réputation : logique et conséquences de l'écriture ; rapports entre formes familiales, héritage et patrimoine ; rapports entre culture et moyens de production ; histoire des rapports Est-Ouest, etc. Sa retraite, en 1984, ne marque aucune césure dans son travail, qu'il poursuit jusqu'à la fin de sa vie.