Document digital
Une grande nouveauté du digital est la possibilité de calcul en temps réel.
Exemple :
Buckland prend l'exemple d'une personne qui veut trouver la valeur d'un logarithme : pour la trouver, avant l'ère digitale, on aurait cherché dans une table logarithmique, mais de nos jours on consulte un ordinateur, qui nous fournit le résultat ; résultat qui peut aussi bien être tiré d'une version numérique de la table logarithmique, ou obtenu selon un algorithme. L'information donnée à l'utilisateur est la même, mais ces deux représentations de tables logarithmiques sont-elles des documents ?
Buckland propose trois alternatives pour tenter de répondre à cette question :
la première, relativement simpliste, qui consiste à dire que le résultat pour l'utilisateur est le même, donc que l'information qu'il obtient est un document
la seconde est qu'on entre ici dans le champ de la documentation puisqu'on a cherché une information (conforme à la définition du "document" comme tout ce qui entre dans le champ de la documentation)
enfin la troisième, et la plus satisfaisante à mon sens, est que cet algorithme ou cette table nous ont apporté des connaissances puisqu'on en a tiré une information, cela rentre donc dans le cadre de la définition d'Otlet, qui considère les objets pédagogiques comme documents. Le document est donc défini par sa fonction.
Si on retient cette notion de fonctionnalité comme élément constitutif du document, on doit s'attendre à trouver des formes différentes de documents selon les différents supports (contexte technologique). En effet ce qui peut être considéré comme un document est différent si on considère l'environnement physique ou l'environnement digital.
Pour reprendre l'exemple de l'algorithme, il est différent des documents papier ordinaires, mais il reste cohérent avec l'étymologie de "document" : "something from which one learn".